- RÉVÉLATEUR
- RÉVÉLATEURRÉVÉLATEURPour développer un film, c’est-à-dire pour révéler l’image latente, on l’immerge dans un bain chimique qui a la propriété de réduire à l’état d’argent métallique opaque les grains de bromure d’argent qui ont été touchés par la lumière, tandis que ceux qui sont restés dans l’ombre demeurent intacts. Pour les films de sensibilité faible ou moyenne, les révélateurs doux au para-aminophénol NH2-C6H4-OH s’avèrent excellents. Ils sont vendus sous forme très concentrée et doivent être dilués juste avant l’utilisation. La durée du développement dépend du type de film, de la température ambiante et du contraste désiré. Les révélateurs forts sont à base de génol (sulfate de méthylaminoparaphénol) et d’hydroquinone, et la durée de développement n’excède pas 4 ou 5 minutes à 20 0C. Un révélateur fort dilué (par exemple avec quatre parties d’eau) a les mêmes effets qu’un révélateur doux, c’est-à-dire que le gamma est plus faible, le développement est plus long et agit davantage en profondeur. Ensuite, le fixage et le lavage à l’eau courante assurent la transformation en produits solubles, puis l’élimination des sels d’argent qui subsistent dans l’image développée. Le bain de fixage consiste généralement en une solution d’hyposulfite de sodium Na2S23 stabilisée au bisulfite.Le film sorti du bain de fixage porte une image stable qui représente en gris et noir les valeurs du sujet et ces valeurs sont inversées: les clairs du sujet sont traduits par des opacités (grains réduits), les parties sombres par des transparences (grains éliminés par le fixage); c’est le cliché appelé aussi phototype.• 1444 ; fém. 1829; lat. ecclés. revelator1 ♦ Personne qui révèle, par un moyen surnaturel, une vérité cachée. « Le Christ lui-même, ce dernier des révélateurs » (Nerval).2 ♦ N. m. (1864) Solution employée dans le développement photographique pour rendre visible l'image latente. Il y a « de l'alchimie dans les bacs de révélateur, d'arrêt et de fixage où l'on jette successivement les épreuves impressionnées » (Tournier).3 ♦ Adj. (1829) Qui révèle qqch. Indice révélateur de qqch. ⇒ significatif, symptomatique. Un silence révélateur. ⇒ éloquent. Un léger bafouillage « révélateur d'une pensée qui cherche sa forme » (G. Lecomte).⊗ CONTR. 1. Secret, trompeur.Synonymes :● révélateur, révélatrice adjectif Qui indique, révèle : Un indice révélateur. ● révélateur, révélatrice (synonymes) adjectif Qui indique, révèleSynonymes :- caractéristiquerévélateur, triceadj. et n. m.d1./d adj. Qui révèle. Signe, lapsus révélateur.d2./d n. m. PHOTO Composition chimique qui rend visible l'image latente.⇒RÉVÉLATEUR, -TRICE, subst. et adj.I. — SubstantifA. — [Désigne une pers.]1. Vieilli. Personne qui révèle, dévoile (un complot, une action criminelle), dénonce (ses auteurs). Révélateur de conspiration, d'assassinat. Soit qu'il eût joué quelque rôle convenu, soit qu'il fût un des révélateurs [du complot], Philippe resta sous le poids d'une condamnation à cinq années de surveillance sous la Haute Police (BALZAC, Rabouill., 1842, p. 490). Voilà les gens qui tiennent Picquart, révélateur de la trahison d'Esterhazy, dénonciateur des faussaires! (CLEMENCEAU, Vers réparation, 1899, p. 222).2. Personne qui révèle, fait connaître quelque chose. Si Jésus n'a pas créé le nom de Père céleste, il lui a donné une signification qu'il n'avait pas avant lui et on peut dire qu'il est le révélateur de la paternité de Dieu (Théol. cath. t. 4, 1 1920, p. 1016).— Empl. abs. Celui qui apporte des révélations (dans le domaine intellectuel, artistique, religieux). Dans l'ordre poétique et artistique, tout révélateur a rarement un précurseur (BAUDEL., Curios. esthét., 1855, p. 149).♦ Empl. adj. V. révélable dér. s.v. révéler ex. de Sand.B. — [Désigne une chose; avec ou sans compl. prép.] Ce qui fait connaître ou apparaître des choses inconnues, cachées ou insoupçonnées. La guerre, voyez-vous, Bardamu, par les moyens incomparables qu'elle nous donne pour éprouver les systèmes nerveux, agit à la manière d'un formidable révélateur de l'esprit humain (CÉLINE, Voyage, 1932, p. 117). [La nuit] apparaît bientôt au poète comme la grande révélatrice, la source cachée à la fois de nos sentiments et des choses, le trésor infini où s'éveille sous le pas de l'explorateur tout un monde d'images (BÉGUIN, Âme romant., 1939, p. 212).— PHOT. Révélateur ou (en appos). bain révélateur. Produit chimique, généralement en solution, utilisé pour rendre visible l'image photographique latente. Révélateur chromogène; révélateur à grain fin. Certains photographes se plaisent à rendre des effets originaux et souvent très remarquables en éclairant très brièvement l'épreuve quand elle est encore dans le bain révélateur (PRINET, Phot., 1945, p. 45).P. métaph. La rétine agit comme (...) une plaque sensible, mais dont le seul révélateur serait la conscience (Ch. LALO, Esthét. mus. sc., 1908, p. 106).♦ ,,Produit renforçant ou faisant apparaître une coloration sur un chromatogramme, p. ex.`` (DUVAL 1959).— TECHNOL. Révélateur de fuites. ,,Appareil employé pour constater une fuite sur une conduite de gaz d'éclairage`` (Lar. 19e; ds GUÉRIN 1892; Nouv. Lar. ill., Lar. 20e).II. — Adj. [Appliqué à une chose; avec ou sans compl. prép.] Qui révèle, dévoile, manifeste quelque chose de caché, d'inconnu, d'insoupçonné. Cependant on n'avait pas trouvé le meurtrier. Aucune trace certaine n'existait; et le seul objet révélateur était un morceau de papier presque brûlé, noir de poudre, ayant servi de bourre au fusil de l'assassin (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Drame, 1882, p. 821):• ... le choix qu'ils ont fait [certains écrivains comme Proust, Malraux, Kafka, etc.] d'écrire en images plutôt qu'en raisonnements est révélateur d'une certaine pensée qui leur est commune, persuadée de l'inutilité de tout principe d'explication et convaincue du message enseignant de l'apparence sensible.CAMUS, Sisyphe, 1942, p. 138.SYNT. Être révélateur, très révélateur, particulièrement révélateur de qqc.; révélateur d'un état, d'une situation; fait, indice, signe, symptôme révélateur; document, instrument révélateur; circonstances révélatrices.— En partic., empl. abs.♦ Qui est chargé de signification, qui fournit des informations importantes ou exprime des réalités profondes. Quand je dis: amusant, il faut s'entendre. Intéressant, révélateur, symptomatique. Symptomatique, c'est cela. Toute la vie moderne s'est réfugiée dans ces étalages (ARLAND, Ordre, 1929, p. 128). Cette tragédie [les Bacchantes d'Euripide] qui me paraissait, non peut-être plus admirable que quelques autres, mais inquiétante, révélatrice entre toutes et dont la rencontre avait été pour moi d'une si décisive importance (GIDE, Journal, 1940, p. 48).[En constr. impers.] Il est révélateur que + prop. compl.; il est révélateur de + inf. N'est-il pas révélateur de songer que la première œuvre tragique à laquelle se soit appliqué ce jeune homme [Corneille] soit cette pièce à coups d'épée, à bandits, à enlèvements (...)? (BRASILLACH, Corneille, 1938, p. 111). N'est-il pas révélateur que cette dichotomie de l'artisan se soit précisément effectuée à la Renaissance, c'est-à-dire au moment où naissait la « civilisation du livre »? (HUYGHE, Dialog. avec visible, 1955, p. 36).♦ RELIG., MYSTIQUE. Qui apporte des révélations, la perception de réalités cachées. Toute « connaissance mystique » est fondée sur la croyance à la valeur révélatrice de l'extase (G. BATAILLE, Exp. int., 1943, p. 115). Les déviations panthéistes témoignent de l'immense besoin que nous avions d'une parole révélatrice tombant de la bouche de celui qui est (TEILHARD DE CH., Milieu divin, 1955, p. 161).Prononc. et Orth.:[
], fém. [-
]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. A. Subst. 1. 1444 [ms. du XVIe s.] « personne qui révèle quelque chose » (Trad. du Gouvernement des princes de G. Colonne, ms. Ars. 5062, fol. 185 r ° ds GDF. Compl.); 2. a) 1823 « ce qui révèle, fait connaître quelque chose ou constitue un indice, un signe » (BOISTE); b) 1895 phot. (GUÉRIN Suppl.). B. Adj. 1826 « qui révèle quelque chose » (BALZAC, Physiol. mariage, p. 153). Empr. au b. lat. eccl. revelator « celui qui révèle (en parlant de Dieu) » (v. BLAISE Lat. chrét.), dér. du lat. de l'époque impériale revelatum, supin de revelare, v. révéler. Fréq. abs. littér.:368 (révélatrice: 46). Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 149, b) 166; XXe s.: a) 438, b) 1 084.
révélateur, trice [ʀevelatœʀ, tʀis] n. et adj.ÉTYM. 1444, révélateur; révélatrice, 1829; lat. ecclés. revelator, de revelare. → Révéler.❖1 N. (Vieilli). Qui fait des révélations. ⇒ Divulgateur. — Personne qui révèle, par un moyen surnaturel, une vérité cachée. || La philosophie grecque avec ses anciens sages érigés en révélateurs (→ Hellénisme, cit. 4).1 Ainsi périssait, sous l'effort de la raison moderne, le Christ lui-même, ce dernier des révélateurs, qui, au nom d'une raison plus haute, avait autrefois dépeuplé les cieux.Nerval, les Filles du feu, « Isis », III.1.1 C'est l'auteur de La Strada, des Nuits de Cabiria qui vient à moi. Sans doute a-t-il lu ce que j'en ai écrit ici et que je le tiens pour un révélateur de cette âme humaine niée aujourd'hui et reniée, et chassée de tant de romans et de tant de films — si bien qu'il ne restait plus qu'à la capter sur le visage souffrant d'une enfant martyre et d'une petite prostituée, et à nous la faire voir : c'est le miracle de Fellini.F. Mauriac, le Nouveau Bloc-notes 1958-1960, p. 142.2 N. m. Littér. (Choses). Ce qui révèle, fait connaître, dévoile qqch., ou constitue un indice, un signe.2 Tout début résiste. Le premier pas qu'on fait est un révélateur inexorable. La difficulté qu'on touche pique comme une épine.Hugo, les Travailleurs de la mer, II, I, IX.♦ (1864, in Année sc. et industr. 1865, p. 583). Techn., cour. Solution employée pour le développement photographique, et qui, par réduction en argent métallique des sels d'argent exposés à la lumière, rend visible l'image latente. || Le diamidophénol, l'hydroquinone, le pyrogallol sont employés comme révélateurs. Par ext. Produit faisant apparaître ou renforçant une coloration (sur un chromatogramme, par exemple).3 (…) des yeux gris et noirs pareils à une plaque de photographie et qui baignaient dans l'eau jaune d'un révélateur.Paul Morand, Ouvert la nuit, p. 23.3 Adj. (1829). Qui révèle qqch. || Indice révélateur. ⇒ Accusateur. || Le Cœur révélateur (the Tell-tale Heart), conte de Poe, traduit par Baudelaire. — Un trait, un symptôme révélateur. ⇒ Caractéristique (→ Éclater, cit. 13; formateur, cit. 2; humour, cit. 7).4 Je n'ai écrit aucun livre sans avoir eu un besoin profond de l'écrire, le Voyage d'Urien seul excepté; et encore il me semble que j'y ai mis beaucoup de moi, et que, pour qui sait lire, il est, lui aussi, révélateur.Gide, Journal, août 1910.5 Avez-vous remarqué, lorsqu'on parle de gens qu'on connaît à d'autres qui les connaissent aussi, combien de choses significatives, révélatrices, leur ont échappé ?Martin du Gard, les Thibault, t. II, p. 216.❖CONTR. Secret, trompeur.
Encyclopédie Universelle. 2012.